Mariage à l’indienne

Beaucoup rêvent d’assister à un mariage indien au moins une fois dans leur vie. On imagine à l’avance les couleurs, la musique, la cérémonie traditionnelle, etc. Pour ceux qui ont la chance, comme nous, de venir à Pushkar, c’est tous les jours que ça se passe !

Il faut dire que chaque mariage s’étale sur plusieurs jours et qu’il y en a plusieurs en même temps. Impossible d’y échapper ; les unions sont partout. Et quand bien même vous ne seriez toujours pas informés, on passe dans toutes les rues de la ville, nuit et jour, à grands renforts de percussions et de hauts parleurs pour annoncer l’alliance des deux familles.

Derrière les musiciens qui ouvrent toujours la voie, la procession est quasi exclusivement constituée de femmes en saris, toutes mieux habillées les unes que les autres. Nos regards ne savent plus où se poser. Mille détails attirent l’attention : les bijoux, les tissus, les coiffures.

C’est dans la rue aussi que le marié défile, sur son cheval blanc, dans des habits de gala qui semblent peser une tonne. Il n’est pas très à l’aise mais les traditions ne se perdent pas facilement.

Les proches de la mariée dansent parfois devant les passants et ces derniers font des donations, toujours en passant le billet au-dessus de la tête des danseuses pour la prospérité des futurs mariés et de leurs familles. Puis on leur pose des jarres sur la tête avant de poursuivre ce défilé qui semble ne jamais s’achever.

Il se conclut pourtant, le soir venu, dans un grand jardin ou une propriété suffisamment grande pour accueillir les convives. Et les invités semblent être… tout le village ! Quand l’heure de dîner arrive, ce sont tous les habitants de Pushkar qui revêtent à leur tour leurs plus beaux habits (saris pour les femmes, costumes pour les hommes) avant de se rendre à se qui pourrait s’apparenter à un vin d’honneur.

Mais les quantités sont tellement disproportionnés par rapport à chez nous qu’il est difficile d’établir une comparaison. Pour mieux s’en rendre compte, nous nous sommes invités à un de ces somptueux banquets où la musique est tantôt occidentale, tantôt indienne mais toujours moderne. Jo’, pour mieux se fondre dans la masse et passer incognito, a choisi l’approche frontale en se lançant sur la piste de danse directement. C’est bon, nous étions repérés par tout le monde !

Mais ici, pas de problème, tout le monde est le bienvenu. La porte est grande ouverte et personne ne nous regarde de travers. La raison est simple : nous avons autour de nous des centaines de pique-assiettes qui envahissent les tablées et ne ressortent d’ici que totalement repus. C’est plus d’une centaine de serveurs qui s’affairent autour des invités plus ou moins officiels que l’on pourrait estimer à un millier, peut-être plus, dans la soirée.

On mange à volonté dans ces mariages, et on mange bien ! Les plats que l’on connaît déjà, bien sûr, les incontournables, mais aussi des dizaines d’autres délices s’offrent à nous qui n’en demandions pas tant. Des pâtisseries, toutes plus sucrées et parfumées les unes que les autres, finissent de nous achever, même si quelques cafés à la cardamone ne se feront pas prier pour finir une soirée qui durera longtemps encore après notre départ. Ainsi en va-t-il des mariages à l’indienne dans une petite ville du Rajasthan.